Aujourd’hui, cher lecteur, pour mon premier papier en ces lieux, j’ai envie de te parler de voyages lointains. Oui, je te tutoie, ça va, on est entre nous. De voyages, disais-je. En moto. Bah oui c’est pas Viedemarinpêcheur ici, hein. Laissons donc divaguer nos esprits vers des ailleurs pleins de promesses… Ça doit être la pluie qui tombe sans cesse depuis le début de cet humide mois de juin qui me renvoie vers d’autres horizons exotiques aux senteurs épicées. Ou alors c’est les nems de ce midi, assaisonnés au WD40. Va savoir.
Bref, je ne vais pas parler des baroudeurs qui partent au bout du monde avec leur b**te et leur couteau, non, ça on en reparlera sûrement dans d’autres articles. Je voulais simplement revenir sur un événement organisé à Paris par Vintage Rides.
Vintage Rides ? Une agence française et basée à Delhi, qui propose des randos moto guidées en Asie (Rajasthan, Népal, Bhoutan, Mongolie, Sri Lanka, etc.) et qui a la particularité de rouler … vintage. C’est bien, tu suis. Les road trips se font donc sur Royal Enfield, véritables machines à remonter le temps, diablement efficace sur les pistes et routes du lointain orient. La robuste petite anglo-indienne, qui permet de rouler chic et cool, possède un capital sympathie sans équivalent dans toute l’Asie. Elle fait tourner les têtes, déclenche de larges sourires et suscite l’admiration. Un véritable atout quand il s’agit d’aller au plus près des populations locales, par ailleurs toujours très accueillantes dans ces coins-là.
Mais c’est vrai : quand il débarque dans un village paumé, juché au sommet des plus hautes montagnes ou perdu au fond d’une jungle humide, le motard équipé Robocop™ sur une GS ou une enduro rutilante sera peut-être perçu comme un extraterrestre. Il sera très bien accueilli, certes, tant les populations de ces contrées sont généreuses et hospitalières, mais il restera un être étrange venu d’ailleurs. Qu’il arrive en Royal Enfield, et là c’est tapis rouge. Vintage Rides l’a bien compris et propose ainsi à ses clients, pardon, ses « Vintage Riders » comme on les appelle, d’associer le plaisir de rouler sur ces bécanes mythiques au bonheur de découvrir des pays magnifiques au plus près de la culture locale. Une formule qui séduit de nombreux voyageurs, qui ne parcourent pas le monde pour faire péter un chrono mais pour partager un p’tit bout de la vie des zêtres zhumains qui peuplent les antipodes de notre planète.
Revenons sous nos latitudes. Le 19 mai dernier, Vintage Rides donnait rendez-vous aux motards voyageurs au cinéma L’Entrepôt, à Paris, pour une petite séance cinoche. Il s’agissait de dévoiler en images la toute nouvelle destination proposée par l’agence. C’est aussi l’occasion pour Tendance Roadster, concess’ Royald Enfield à Levallois, d’organiser un départ groupir vers le cinéma. On est une bonne vingtaine à s’y retrouver au guidon de splendides bécanes néo-rétros, ou rétros tout court d’ailleurs. Enfin moi, je fais un peu tâche, avec le Transalp cramponné et tout crotté, comme dirait ma grand-mère, à peine revenu du Paris-Dunkerque 3 jours auparavant, sans être passé par la case nettoyage. A ce sujet, pensée émue en apercevant la Mash de Cigalou qui prend un repos bien mérité dans la vitrine de la concession levalloisienne après son aventure dans les Hauts de France.
Arrivée au cinoche donc, après une traversée de Paris en petite meute. Et béh cool, y a du monde, toute la rue s’est transformée en annexe du Wheels and Waves, tant les bécanes de hipster y sont nombreuses. Je retrouve Philippe, un autre rescapé du Paris-Dunlerque et lecteur de ces pages, venu découvrir lui aussi cette destination-secrète-chut sur laquelle Vintage Rides va lever le voile ce soir. Parce que oui, nul ne sait ce que l’on va nous montrer, le secret a été bien gardé. J’ai bien tenté d’arracher des infos aux rares personnes dans la confidence. Malaisie ? Indonésie ? Chine ? Cambodge ? Rien à faire, on ne saura rien avant le début de la séance.
Alors là, hop, petite digression mono-personnelle. Au moment de poser mon séant dans cette salle obscure, j’espère intérieurement que c’est le Nord de la Thaïlande qui sera à l’honneur. Ça fait une dizaine d’années que je parcoure régulièrement en bécane ce coin du monde. J’ai un peu roulé dans le reste de l’Asie, parcouru aussi quelques coins ensablés d’Afrique, mais le royaume du Siam est pour moi LA Mecque du trip moto, avec des paysages sublimes, une population hyper accueillante, biker-friendly, et à la diversité ethnique époustouflante. Rajoute à ça des routes que l’on croirait tracées par et pour des motards, de véritables circuits virevoltants sur des revêtements parfaits, des pistes splendides à travers jungles et rizières pour les amateurs de trail, et la promesse quotidienne d’hébergements de qualité à bas prix … Je ne me lasse pas d’explorer ce coin du globe, tellement fabuleux à mes yeux. Se pourrait-il que Vintage Rides annonce ce soir que leur catalogue comprendra bientôt mon jardin secret ? Ce serait top, je veux bien partager moi, et le pays du sourire est assez grand pour tout le monde.
La lumière s’éteint. Chut, chuuuuuut, ça commence. Premières secondes, deux bécanes passent d’un angle à l’autre dans un paysage qui m’est bien familier. Ça roule à gauche, les panneaux de signalisation jaunes et noirs ne laissent plus de place au doute. C’est bien le Triangle d’Or, à cheval entre Thaïlande, Birmanie et Laos, que pourront désormais parcourir les vintage riders. A l’écran, Alex’ Zurcher, le boss de Vintage Rides, et son compagnon de route Alexandre Debanne, nous font découvrir cette belle région. Rizières, buffles, éléphants, pause kawa au fameux 8080 Coffee de Chiang Rai, cascades, temples et Bouddhas géants, rencontres dans les villages des tribus Karen ou Akha … on y est, on s’y croirait !
Place aux images. Cale toi bien dans ton fauteuil, mets ton casque, tes gants, prends ton pop-corn. Et mets le chauffage à fonds ou colle toi un sèche-cheveux dans le visage, ce sera plus climato-réaliste.
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Après le film, les deux protagonistes montent sur scène, histoire de compléter cette projection par les anecdotes de tournage et leurs impressions en live. Alexandre Debanne aura alors une réflexion très intéressante, qui reflète plutôt bien mon sentiment vis-à-vis du pays du sourire : Quand on lui a proposé ce trip en Thaïlande, un pays qu’il ne connaissait pas, il n’était pas très emballé à l’idée de se retrouver dans un coin connu pour son tourisme de masse. Lui qui a l’habitude de voyager au Cambodge ou au Laos, des pays réputés plus « authentiques » (comprendre « plus roots », plus sauvages, aux infrastructures généralement dans un piteux état), il visualisait déjà les hordes de backpackers s’agglutinant entre Phuket, Full Moon Party et îles surpeuplées. Il fut donc agréablement surpris de découvrir un pays accueillant, figé dans ses traditions, où l’on croise finalement très peu de voyageurs occidentaux.
Et c’est vrai, du moins pour le motard voyageur ! Car si la Thaïlande est bien dans le top 10 des destinations touristiques mondiales, seul un petit quart du pays accueille les hordes de globe-trotteurs. En dehors de la fameuse banana pancake trail, le manque d’infrastructures de transport laisse d’immenses régions globalement vierges de tourisme. La majeure partie du pays réserve ainsi de sublimes perles, accessibles à ceux qui feront le choix de le parcourir avec leur propre moyen de transport. Et là, la moto reste le vecteur idéal pour s’aventurer dans ces coins où nul avion ne se posera, là où le chemin de fer n’est pas arrivé et où les lignes régulières de bus ne sont qu’un vague concept.
La soirée s’achèvera au bar de l’Entrepôt, qui n’est donc pas qu’un cinéma, à partager d’épiques récits d’aventures entre motards bourlingueurs. Voyageurs solitaires au long-cours ou adeptes des circuits clés en main, toutes et tous partagent cette passion pour la moto et cette soif d’aller vers l’ailleurs, et surtout vers l’autre. Une véritable invitation au voyage.
Et c’est bien là le but de ce genre Evènement : inspirer, donner l’envie d’oser. Rassurer, aussi, ceux qui hésiteraient encore. Montrer qu’il existe des solutions pour rendre le rêve facilement accessible, pour qui souhaite s’affranchir des soucis logistiques et se concentrer sur le plaisir de rouler. Et Vintage Rides fait ça très bien.
Et au-delà du film présenté, voici une petite vidéo qui permet de revivre l’ambiance de cette belle soirée riche en rencontres.
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Et toi copain lecteur, tu roules exotique ? En solo, avec des potes ? Avec guide ? Assistance méca, transport des bagages ou 3 slips dans un sac poubelle ficelé sur le porte-paquet ? Attention, il n’existe pas de bonne ou de mauvaise réponse…
Il y a au moins autant de façons de voyager qu’il y a de motards….
Je surkiffe ton article monsieur.
Dommage que j’ai pas pu passer plus de temps à causer voyage avec toi au Paris-Dunkerque !
Quand est-ce qu’on se la fait cette virée alors ?
Nous voyons bien qu’on a affaire a des pros du secteur, bravo pour ce
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