J’écris ces lignes de ma minuscule chambre de dortoir scolaire. Toute cette semaine je suis en classe verte. Forcément tu penses « il est en vacances une semaine avant les vacances cet enflure». Ben c’est aussi ce que je pensais. Avant. Et en bonne feignasse, je me suis porté volontaire du coup. Tu parles d’une arnaque. Quand on est élève c’est génial. Mais quand tu es prof, tu fais juste le maton 24h/24h durant 5 jours. En gros tout ce qui est trop cool dans ce genre de voyage quand tu es gosse (aller voir les filles en cachette, sauter par les fenêtres, se barrer pendant les « temps libre », etc.) c’est ta pire angoisse quand tu es du côté des enseignants. Mais vous vous en foutez hein ? Vous voulez que je vous cause bécane ? On y arrive. C’est juste pour vous dire que j’écris ça à plus de minuit entre deux rondes et que j’aurais voulu faire au mieux tandis que là je vais me contenter de faire ce que je peux. Les aléas du direct quoi.
En fait, je vais vous parler d’une sorte de classe verte… pour traileux : Le March Moto Madness. Comme dans les colo d’antan, ça se passe dans la cours d’un joli petit château près de Dreux. Enfin, plus exactement dans les yourtes plantées autour. A 6 par piaule, les odeurs deviennent vite aussi exotiques que la forme de ces tentes. Mais en même temps, sans les copains, ce serait tellement moins drôle. Et pour nous occuper, les gentils monos de Cocoricorando nous avaient concocté une sorte de maxi parc d’attraction pour gros trails : terrain de cross, piste d’enduro, zones de trials, dirt track, rando, single track, etc. On était comme des petits fous là dedans. Le Disney du traileux quoi. Par contre, je dis traileux et pas traileuses car niveau fille, la seule qu’il y avait faisait partie de l’organisation. Dommage. Pas pour ce que tu penses espèce de tordu mais pour la mixité dans la moto. Il faut pas croire, le trail c’est possible pour vous aussi mesdames. We run the tracks dirait Beyoncé ! Tel un Batman (tendance travelo), j’ai décidé de remédier à cela. J’arrache ma tenue de Cigalou pour laisser apparaître ma superbe perruque de Cigalette. Il y aura une nana dans la boue, qu’on se le dise. Et attention, elle compte bien donner du fil à retordre aux 30 poilus qui la regardent avec amusement se promener en mini-jupe au petit matin. Rira bien qui rira le dernier.
Alors bien sûr, il y en a qui vont dire « y a triche ». Nan, nan, nan. Il y aurait eu triche si j’avais fait le MMM en 1200 GSA ultra-haute et inaccessible à la majorité des filles. Mais là, je me suis lancé sur la piste avec une vraie brêle de gonzesse (il me semble même avoir lu « tapette » dans un commentaire sur facebook. Le motard et l’homophobie, vaste sujet) : un vieux 350 DR prêté par l’amiOlive.
Ce dernier, qui est un homme, un vrai de vrai, venu tout droit de ses montagnes, va tout faire au guidon de son vieil Africa Twin. Mais ça, c’est une autre histoire qu’il vous contera lui-même.
Je tiens à préciser qu’aucun participant n’a critiqué mon « mini-trail » aux frontières du hors-sujet dans ce weekend. Le bon esprit et l’humour régnaient en maître. Et je crois que c’est ce qui a fait (et fera dans les années à venir) toute la magie de cette manifestation. Par acquis de conscience, Yann, le traceur, nous avait préparé des grilles façon trial pour compter nos points toussa. Personne n’y a touché. C’est vous dire comme on était pas là pour se la mesurer. Conseils, échanges de techniques (et de meules) ainsi que vannes ont été préférés au classement. Attention, ça ne veut pas dire qu’on a jardiné comme des bisounours non plus. Qu’on se le dise ça ne roulait pas plus vite qu’à fond. Mais il y avait une vraie dimension pédagogique. En parlant de ça, je vais faire une ronde dans le couloir et je reviens.
Je reprends. Les niveaux étaient très très épars. Mais de Marc Peltriaux, vainqueur du dernier GS Trophy, aux vrais débutants encore plus mauvais que moi, je pense que tout le monde a pu prendre son panard. La météo a même été avec nous. La journée du samedi a été parfaite pour rouler : soleil et sol sec. Et le dimanche excellent pour déconner après une nuit d’averses dantesques : soleil et bouillasse à volonté.
Bref, le tableau aurait pu être idyllique sans la présence de l’ennemi juré de Cigalette. Cet espèce de gros rustre mal léché de Viking. En guise de Drakkar, il avait lui aussi un fin et léger 350 DR. Mais très clairement ses intentions étaient beaucoup moins louables que les miennes. Il était juste venu pour faire pleurer la pauvre petite fille que je suis et vampiriser les maxi-trails des autres concurrents (bécanes qu’il s’est toutes évertué à foutre au tas). Le viking est tout simplement… un viking. Il s’en est suivi durant ces deux journées une lutte épique entre nous deux, rappelant les plus grands duels de l’histoire : David et Goliath, Romulus et Remus ou encore Mario et Luigi. Par chance, en collectant les vidéos des différentes Go Pro qui tournaient sur les casques des uns et des autres, on a pu reconstituer ce terrible affrontement autour des différents ateliers proposés durant ce weekend. Attention, certaines images d’une rare violence sont à la frontière du soutenable pour un public non-averti. Je pense notamment à la scène où je me fais lamentablement doubler par une Moto Guzzi sur un terrain de cross. Une humiliation qui me poursuivra de longues années. J’ai pensé arrêter la moto suite à cela d’ailleurs.
Je vous laisse zieuter tranquillement nos vidéos qui vous (re)plongeront dans l’ambiance de cette parenthèse complètement Madness. De mon côté, je vais essayer de gagner quelques heures de sommeil d’avance parce que demain soir c’est… la boom. Et je vais devoir être en mode vigilance écarlate.
La playlist complète à aller voir directement sur youtube si tu veux : Ze Epic Battle - March Moto Madness
Le motoculteur (par l’Aventurier Viking) :
Le trialisant (par Cigalou) :
Le Serpent (par l’Aventurier Viking) :
La Traversée du Désert (par l’Aventurier Viking) :
Quand ça devient Madness (par Cigalou) :