Comment allier road trip moto et masochisme ?

Vous vous êtes sans doute déjà posé cette question cruciale : comment combiner ma passion pour le masochisme avec mon amour du voyage à moto ? Interrogation existentielle s’il en est. Car voyager rime d’habitude avec évasion et plaisir. Dans cet article, nous allons vous donner des astuces pour rendre votre road trip compliqué, tordu, voire même carrément vicieux. Choix du véhicule, itinéraire, hébergement, en suivant ces quelques conseils, tout comme Uralistan, vous aussi vous pourrez envisager une aventure bien tourmentée.

Comment bien choisir son véhicule pour cumuler les galères ?

C’est l’élément clef d’un road trip moto tortueux. Hors de question d’envisager partir avec une GS flambant neuve ! On privilégiera plutôt une moto à la fiabilité douteuse, à l’équilibre précaire, ou bien assez âgée pour avoir les joints qui fuient. Pour notre part, nous sommes très attachés aux machines soviétiques à la conception tellement simple qu’elle en est inquiétante. C’est donc tout naturellement qu’on s’était orienté vers un char T34 de 1940. Mais suite à une incompréhension avec le fournisseur, on a dû revoir notre choix. On a finalement opté pour un side-car Ural.

Qu’est ce qui a motivé ce choix ? Tout d’abord, il a la grande qualité d’être refroidi par air. Ce qui signifie, pour faire simple, qu’il n’est pas refroidi du tout à l’arrêt. Alors nous, on a tout de suite accroché ! Bah oui, une machine de 330 kilos, à deux dessus, avec le matos de camping et les bagages, c’est la surchauffe garantie !

En plus, l’Ural n’a pas vraiment évolué depuis les premiers modèles. Il n’y a donc pas d’électronique du tout, sauf sur les derniers modèles à injection. Oubliez donc ABS, traction control, poignées chauffantes, et tout le tsoin-tsoin. Si y a un souci, c’est à la clé molette que ça va se régler. Enfin, qualité indéniable de l’Ural, la visserie qui se fait la malle. Et oui, que serait un road-trip moto sans un boulon qui s’en va ou un phare qui tombe ? La marque russe excelle en la matière et sélectionne uniquement des aciers présentant une résistance similaire à du saint-nectaire au soleil.

Quel itinéraire pour un super road trip moto plein d’emmerdes ?

Il est temps maintenant de choisir un parcours semé d’embûches. L’idéal étant de privilégier des températures négatives, des routes en mauvais état et des pays à la sécurité précaire. En ce qui nous concerne, notre destination finale c’est la Mongolie. Et il est hors de question de ne faire que de la route, c’est beaucoup trop facile ! Alors pour pimenter l’affaire, on va passer par les pistes du Trans Euro Trail pour la partie de l’itinéraire en Europe. Pistes de montagnes, caillasses, boue, on va souffrir, et c’est ça qu’on aime !

Afin d’agrémenter notre périple de longues étapes monotones, propices à l’endormissement, nous allons aussi traverser la Sibérie. Pas entièrement, mais au moins 5000 bornes à travers la forêt russe.

Enfin, en tout bons masos que nous sommes, nous irons nous aventurer dans les pays qui font encore un peu peur et que personne ne connaît. Pas mal de pays qui finissent par -stan, et puis l’Iran aussi. En savoir plus sur  le parcours de cette aventure masochiste → 

Quel hébergement choisir lors d’un road trip moto pour bien mal dormir ?

Les hôtels 5 étoiles, ça ne ressemble pas trop à notre état d’esprit. On est plus orienté bivouac en forêt, sans WC ni douche, à se geler les miches à l’extérieur, et si, en plus on peut se faire réveiller par des ours c’est le top. Du coup, la plupart de nos nuits se feront en camping. Ça sera plus ou moins sauvages selon les lois en vigueur des pays traversés. Hormis l’aspect très peu confortable que l’on recherche, il y quand même un bon côté : ça permet de créer des rencontres et d’échanger avec les autochtones qui auront eu pitié de nous. Pour la partie hygiène, minimum vital ! La décision de prendre une douche sera déclenchée par le seul fait de provoquer des relents chez les gens que l’on rencontrera.

Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour préparer votre road-trip de maso. Celui qui reste en mémoire avec ses galères, mais aussi ses rencontres sans doute provoquées par un itinéraire hors du commun ou un véhicule tout aussi singulier. Du coup, à l’heure où j’écris cette conclusion, je me questionne sur la fine frontière séparant le masochisme de l’aventure.

Parce qu’au final, c’est quoi la différence ?