Frédéric Barlerin, plaque 125 sur le Dakar Rally 2019, ça ne te dit rien ? C’est normal.
Fred, il n’a pas l’envergure d’un Xavier de Soultrait ou d’un Van Beveren qui nous en foutent plein les yeux tous les soirs devant la télé à grands coups de travers majestueux dans le fesh-fesh. Fred, ce n’est pas un champion, c’est un mec comme nous (enfin, bien meilleur que nous hein, faut pas déconner non plus).
Fred, c’est un de ces – de plus en plus rares hélas – authentique « pilote malle », étant parti faire le Dakar avec son zizi et son couteau. Un rêve de gosse pour lequel il a bossé de longues années, pour lequel lui-même, sa famille et ses potes, ce sont mis en quatre, ont accepté d’innombrables sacrifices. Je vous laisse imaginer le budget stratosphérique que représente cette course quand l’on n’est pas un pilote usine…
Fred, il ne visait pas le classement, il ne voulait pas gagner non, il voulait finir, tout simplement. Sauf que le Dakar est cruel et sa moto va le lâcher seulement quelques jours après le départ. Alors que l’on voit derrière nos écrans les plus grands champions contraints à l’abandon nous annoncer ça d’un air détaché en buvant leur canette de Red Bull, comme si c’était une course parmi d’autres (car pour eux, c’est le cas), l’abandon de Fred nous a, à tous, déchiré le cœur. Nous avons été nombreux je pense à chialer avec lui, à des milliers de kilomètres de distance de cette dune où l’aventure a pris fin après une pénible agonie de la mécanique. Pour lui, ce n’était pas une course, c’était LA course, celle d’une vie.
Fred, sèche tes larmes et n’ait aucun regret. Par ta lutte épique toute cette terrible journée pour sauver ton rêve, par tes larmes aussi déchirantes que belles, tu es déjà entré au panthéon de ce rallye mythique.
Ce qui a toujours fasciné dans le Dakar, depuis sa création, ce qui fait que malgré toutes ces évolutions il continue à nous faire fantasmer, ce n’est pas les champions, ce n’est pas les vainqueurs, c’est les mecs comme toi Fred.
Ces « petits pilotes » qui nous font tellement, mais tellement rêver.
Merci.
très beau texte. Bel hommage