Des amis m’ont invité à cette fameuse messe des motards. Vous m’en voyez tellement honoré. Chaque invitation est toujours par moi reçue comme un don, un partage, une promesse d’amitié. Mais à nouveau il me faut décliner.
Je ne suis pas devenu motard à cause de Don Camillo, même si Pepone se fait la malle dans la nuit sur un side Guzzi Sport 14 de 1929.
Tous les matins, je me perfuse deux expressos en chantonnant Sympathy for the Devil des Stones puis je monte un peu en puissance avec un troisième kawa et Blind de Korn. Ensuite, je m’élance sur l’asphalte avec en tête, au choix (oui, ma tronche est plus performante que le Juke Box de Happy Days et l’intégrale de Metallica réunis par un gars de chez Apple sur une playlist satanique) Highway to Hell, Evil Walk, ou encore, quand je suis d’humeur guillerette, je me mets au point mort pour laisser les petites vieilles traverser, tout en me jouant Psychosocial de Slipknot en stéréo sous le casque.
Mais je déteste les fanatiques de tout bord, qu’ils soient intégristes religieux, athées fatigants, satanistes saltimbanques ou supporters des Claudettes. Pour moi c’est le même sac de pauvres d’esprit. A la Réunion, tu peux voir des motards musulmans en Ducati à la messe catholique, alignés côte à côte avec des bikers en HD voués au Mal. Et ça c’est génial.