Il sourit, en me tapant affectueusement sur l’épaule. Puis m’invite chez lui boire le thé…je pense qu’il aurait été injurieux de ne pas accepter !
Et me voici quelques secondes plus tard dans le salon de sa petite maison en terre ocre. Quelques grands tapis, des coussins pour s’asseoir, une petite table basse en métal et en bois. La pièce est sombre et fraîche, une seule petite fenêtre occulté par un rideau dansant avec le vent laissant passer la lumière. Hakim, puisque c’est son nom, me présente alors sa femme et son fils, dont le regard écarquillé et définitivement bloqué sur mon crâne ne laisse pas de doute : « mais c’est quoi ces trucs sur sa tête à lui ? »
Maroc Bionic Trip : Whisky berbère
Adrian est un aventurier un peu frappadingue. Le gars qui réfléchit après être parti en voyage, genre au moment où sa brêle est noyée quelque part dans un gué. C'est ce type qui préfère embarquer une pelle pour enterrer les bébés (il aime pas les bébés vous verrez) plutôt qu'une couverture de survie. Comme quoi, on peut se faire greffer autant d'oreilles bioniques qu'on veut. Quand on a pas de cerveau, ben... on pas de cerveau. Et c'est ce qu'on adore chez lui !
Alors que je prends quelques photos, un homme s’approche de moi. Lui aussi me propose quelques jolis cailloux. Etant presque sur ses terres, je lui en aurais bien pris une si j’avais quelques billets. Hélas, ce ne sera pas possible.
Il ne parle pas français, juste quelques mots, mais reste avec moi, alors que je contemple le paysage. J’essaye d’engager un peu l’échange, en lui faisant comprendre que je trouve cet endroit vraiment majestueux. Et il l’est !
Nous essayons d’échanger un peu mais le français d’Hakim est très limité et mon marocain est inexistant. Ceci dit on peut toujours se faire comprendre ! C’est alors que sa femme ramène donc le thé à la menthe. Le fameux thé à la menthe du Maroc.
C’est alors qu’Hakim me demandera, dans la seule phrase complète en français qu’il formulera devant moi :
« Vous voulez un peu de whisky berbère ?«
Et moi, j’aurais tellement voulu répondre :
« Juste un doigt« .