Jeudi 17 novembre

Ça fait 15 jours que j’ai eu mon plateau. 15 jours que j’attends que l’on m’appelle pour me donner rendez-vous pour la circu. Il n’y a pas assez de places d’examen pour tous les gens qui souhaitent passer le permis. Mais il y a du chômage…. Ça n’a sûrement rien à voir, je ne sais pas pourquoi je dis ça… #Ironie #CePaysADesProblèmes.
J’ai envie de chialer dès que je croise une moto car je ne peux même pas faire mes heures de conduite tant que je ne sais pas quand je passe puisqu’il faut rapprocher ses heures le plus possible de la date d’examen. Alors j’attends. J’attends. J’AAAAAtteeeeeeends.

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 Mardi 22 novembre

Toujours pas de date.

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Mercredi 23 novembre

L’auto-école m’a appelée hier soir. J’ai une date. C’est la semaine prochaine.

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Samedi 26 novembre

Le dieu de la Moto a eu la bonté de modifier le programme météorologique pour ma « semaine de circu », V à toi Seigneur ! En tout cas, il fait beau aujourd’hui contrairement à ce qui était prévu… En revanche, ça caille, entre 9 et 12°C ! Je suis aussi couverte que si je faisais partie de l’E.T.A. Mais bon je préfère que ça caille plutôt que d’avoir à subir la pluie donc je suis contente. Mais j’ai le trac quand même. J’ai fait 5000 km avec ma 125 mais 3 heures de moto me font flipper. Nawak.

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Samedi 26 novembre (après)

Le dieu de la moto cité précédemment est un petit plaisantin qui a laissé la pluie commencer dès que j’ai passé la porte de chez moi direction le cours de moto. Saligaud.
Deux heures de crapahutage tantôt dans les routes sinueuses du pays basque, tantôt sur la nationale, trempée. Je pense pouvoir concurrencer le fil à couper le beurre avec mes tétons.

Mercredi 30 novembre

Hier, de retour de ma deuxième et dernière leçon de circulation qui s’était somme toute bien passée, j’avale une part de blanquette qu’il restait de la veille et… indigestion. La blanquette avait dû tourner sans que ni moi ni mon homme ne s’en aperçoivent au goût. Nous avons donc passé la journée en pyjama à alterner l’occupation de l’espace cuvette. Aujourd’hui, mon estomac refuse d’ingérer quoi que ce soit à part 100 ml de Coca ce matin ainsi qu’un (merveilleux) Spasfon. Et je passe le permis demain.
Apparemment, « être malade les jours d’examens » c’est mon truc ! Entre la crève le jour du code, la bronchite (qui s’était avérée être un mini pneumothorax) le jour du plateau et un estomac en charpie le jour de la circu, soit c’est une malédiction soit j’ai juste la poisse.

Jeudi 1er décembre

Loupé.
Soleil rasant, panique, mauvaise décision, échec.
Trop triste et en colère pour décrire avec précision ce qu’il s’est passé aujourd’hui.

Vendredi 2 décembre

La colère est redescendue un peu, suffisamment pour que je vous raconte mon examen sans que mes yeux se brouillent de larmes. Enfin pas trop. #gonzesse

Donc l’inspectrice n’a pas eu peur de me faire lire un panneau en contre jour avec un soleil rasant pile au dessus. J’ai fait de grands signes indiquant que je ne voyais rien malgré ma visière solaire, et me suis engagée dans la première voie sur la droite en faisant tous les contrôles nécessaires ; me disant qu’au pire, si ce n’était pas la bonne voie, ce n’était pas une erreur de code de la route, ça pouvait se rattraper.
Au lieu de me laisser continuer, l’inspectrice a hurlé (je dis bien hurlé) « NON NON NOOOON », ça m’a fait flipper de ouf. Je me disais que pour hurler comme ça, il devait y avoir au moins un camion derrière moi, donc, en une fraction de seconde je me suis retournée, n’ai rien vu dans mon angle mort, j’ai bifurqué (je n’étais pas assez engagée pour que ce soit un demi-tour) et me suis rangée illico sur le bas côté pour entendre dans la radio que ce n’était JUSTE pas la bonne direction. Mon regard à ce moment là est un mélange d’insulte, d’incompréhension, de désarroi, de crainte et de re-descente brutale d’adrénaline.

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Mes souvenirs se brouillent un peu sur cet instant précis. Ce dont je me souviens c’est que j’étais engagée après un feu de chantier lorsque l’inspectrice à hurlé, et donc, garée sur la bas côté je ne pouvais plus voir le feu donc j’ai continué ma route jusqu’à trouver un endroit ou les attendre, elle m’a (ou m’aurait) demandée de les « attendre parce que c’était rouge ». Étrange.
Ensuite, lorsqu’elle m’a demandé de prendre la sortie d’autoroute direction Urt, une voiture de chantier roulait lentement (70 km/h au plus) à moitié sur la voie d’arrêt d’urgence et sur la voie de sortie. Elle avait d’abord les Warnings et au moment ou je met le cligno pour sortir, elle met son cligno sur la gauche. Étant à ce moment là très à droite de la voie de droite pour pouvoir m’insérer proprement, je fais les contrôle, met mon clignotant à gauche, entreprend de doubler proprement ce véhicule appelé « Gros FDP de Danger » dans ma tête à ce moment là. Pendant que je faisais ma manœuvre, la voiture de chantier s’est remise en Warnings. Là, l’inspectrice, au lieu de – excusez l’expression mais – fermer sa gueule, a à nouveau hurlé « À UUURT, ON SORT À UUURT, UUUUURT ». MAIS TAGUEUUUUULE. J’essaie de pas mourir bordel de merde, c’est trop difficile à comprendre ça ? Et si ce con de conducteur de voiture de chantier avait décidé de sortir sur la gauche et de me percuter, je l’aurai eu le permis là ?
Bref, je ne sais pas laquelle de ces aventures m’a réellement coûté mon sésame, mais des 5000 km au bas mot que j’ai parcouru en 2 roues (125 et entrainement circulation moto compris), ce sont les pires 10 km de ma vie.
Je me remet bien évidemment en question, j’aurai du aller tout droit et faire signe, non pas que je ne voyais rien, mais que la radio ne fonctionnait pas bien, aller tout droit et basta. Je n’en veux pas personnellement à l’inspectrice, mais je trouve qu’elle n’a pas bien fait son travail d’indication : même si son travail est de m’évaluer, ce n’est pas une raison pour me piéger ou me hurler dessus. Ça commençait mal de toute façon car, dès que nous sommes partis, je roulais à 55 km/h dans une agglomération car j’avais vu que malgré la présence d’arbres nous étions bien en agglo. Elle me dit d’avancer car nous ne sommes pas en agglo et, à peine m’étais-je mise à 70 que nous croisons un panneau 50. Je ne me souviens pas si il y avait marqué « rappel » dessous mais je ne suis pas du genre à me traîner sur la route en 2 ou 4 roues donc j’imagine que rouler prudemment n’est pas sensé me pénaliser. Mon compagnon peut témoigner que je gaze dès que la voie est libre et au moins, en apparence, « safe ».

Bref, revenue en larmes au point de départ, mon moniteur tente de me consoler en disant qu’il sait que la moto est une passion, que ça compte beaucoup pour moi mais que ce n’est pas la fin du monde, qu’il y avait le feu rouge (trop de larmes pour tilter « quel feu rouge ?? »), que ça s’est mal goupillé, qu’il ferait son possible pour me refaire passer en Décembre, que ça arrive, ce n’est pas grave.
Au final, il y a énormément de monde et très peu de places donc je pense repasser en Janvier au vue de ce que me disent les secrétaires de l’auto-école.

MoraleS de l’histoire :

Un soleil rasant est aussi dangereux que de la pluie : il vous aveugle et les visières solaires non polarisées ne sont d’aucun secours. Mieux vaut porter des lunettes de soleil polarisées avec ce genre de météo… Ce qui devient aussi dangereux au final car un soleil rasant induit des zones d’ombres fort sombres donc un risque de ne rien voir du tout avec des verres polarisés.
– Finalement la pluie me fait moins peur, on voit la route et les panneaux au moins.
– Il ne faut pas réagir à une beuglante, mieux vaut prétendre qu’on entend pas ou que ça grésille et continuer sa route. On est seul(e) sur sa moto, on ne peut avoir confiance qu’en soi. Il vaut mieux choisir de suivre seulement les instructions claires et distinctes et données au bon moment.

J’hésite à faire remonter mon ressenti à l’inspectrice, même si j’ai mal réagi, c’est elle qui m’a demandé de suivre des instructions que je ne pouvais pas suivre à savoir lire un panneau rasé par le soleil, et consulter un feu que j’avais déjà dépassé. Aurait-elle su, elle, se sortir proprement de cette situation si quelqu’un lui beuglait dans l’oreille ? Mes respects si oui.

Samedi 3 décembre

Toujours autant les boules.

Samedi 17 décembre

Cette semaine avait lieu le spectacle de pole dance sur lequel mes élèves et moi avons travaillé pendant les 6 derniers mois, quel rapport avec la moto me direz vous ? Mes élèves ont fait une cagnotte pour me remercier pour ce spectacle… 400 € pour ma moto. 400 Euros. Quatre cent euros !!! C’est immense !!!!

Je saurai le 20 décembre à quelle date je passe. J’appréhende déjà et j’ai choisi de ne pas le dire à tout le monde car l’effet « ce n’est qu’une formalité » m’a sûrement beaucoup desservie au premier essai. J’espère que ce ne sera pas la même inspectrice car je n’ai toujours pas digéré la dernière fois. J’ai toujours autant cette sensation qu’elle m’a mise en danger et m’a piégée. Elle me parlait avec bien moins d’amabilité qu’à l’autre candidat, elle a crié pour rien, et son instruction impossible au soleil rasant était un sacré foutu sort de confusion sur mon esprit. Bitch. J’aimerai que ma colère passe mais même 17 jours plus tard ma gorge est nouée quand j’y repense. Bref, je ferai une fois de plus de mon mieux la prochaine fois, j’ai une MT03 qui m’attend quelque part, je veux la rejoindre et pronto.

 Lundi 16 Janvier

À un jour près, ça fait un mois que je n’ai pas écrit dans ce journal… Vendredi dernier était un Vendredi 13 et… j’ai eu mon permis !

Ma date m’avait été annoncée fin Décembre, mais je la gardais secrète afin de ne pas ressentir la même pression qu’au « premier tour » où beaucoup trop de monde m’avait dit « t’inquiète tu l’as, la circu n’est qu’une formalité ». Même à mon propre journal j’étais incapable de la confier, seul mon compagnon était au courant ainsi que quelques potes qui l’avaient, en fait, devinés.

Ce deuxième examen de circulation s’est déroulé « par tous les temps », je rappelle que je vis au Pays Basque et que le proverbe raconte que l’on peut traverser les 4 saisons en une journée… En 18 minutes c’est possible aussi. À peine l’inspecteur avait-il fermé la porte de la voiture qu’une averse de grêle s’abattait sur nous à 45 degrés (sortez vos rapporteurs). J’inspire un grand coup et nous prenons la route, et là, le soleil jaillit dès le premier rond point pour se cacher derrière un nuage de plomb, qui dévoila à nouveau le soleil quelques minutes plus tard, tout en m’arrosant de pluie fine. C’est beau.
Et moaaaaa, pendant c’temps làààààà, j’faisaiiiiis de la 4 voiiiiiiiiies.
Et demi-tour et puis s’en vont.
C’était tellement court que j’ai eu peur d’avoir fait une bêtise, mais en voyant Carlito sortir en courant de la voiture et me dire et je site « c’était parfait ! Tu es une vraie bikeuse maintenant ! », et moi de répondre un cri suraigue incompréhensible, je me suis dit que ça avait dû le faire. Bref, j’ai mon permis.

Ce journal est enfin terminé mais rassurez vous, j’ai encore plein de choses à vous raconter et notamment : comment trouver une moto avec la nouvelle loi des 2 ans en permis A2 (limité à 35kw ou 47,5ch) ? Vaut il mieux bridée ou petite cylindrée ? Occaz ou neuve ? 

PS : j’avais une gastrite pour ce dernier examen donc j’ai bel et bien été malade à CHAQUE FOIS.

16 Commentaires

  1. Félicitations !!!!
    Moi c’est la plateau qui m’a pétrifiée, heureusement j’ai tout eu du premier coup ^^
    Mais n’ayant jamais fait de 2 roues avant de passer le permis moto je ne savais évidemment pas conduire en sortant de l’examen… Les 94 000km effectués depuis ont en partie remédié à la situation 😀
    Bonne route !

  2. Félicitations ! Pour le permis, comme pour le récit. 🙂
    Je souhaite que tu trouves la moto de tes rêves, et même si je peux rendre service en allant voir une moto pour toi par exemple, ce sera avec plaisir !

  3. Ça motive et donne du courage pour aller le passer! je vais commencer les cours dans deux mois, déjà repasser le code, je suis stressé d’avance car je n’ai jamais vraiment fait de deux roues, mais comme toi c’est une passion qui me tiens à cœur! Félicitation!

    • Merci beaucoup et bon courage !!
      Pour le code, au final c’est du par coeur ;
      Pour le plateau, serre les jambes sur la moto et ça ira, c’est plus chiant que difficile 😉
      Pour la circu, il faut pas les attendre et regarder partout 😀

  4. Félicitations pour le permis et la narration, on a tous eu une ou des aventures. Pour moi au plateau c était verglas et j’ai failli écraser un chien des gitans qui squattaient plateau reussi. La circu loupée parce que je suis passé en réserve en roulant j’aurais dû m arrêter selon l inspecteur À l époque c’était des robinets. Bonne route et continue à partager ta passion.

  5. L’avantage quand, comme moi, tu es prédisposée au coups du sort, c’est que ça rend philosophe.
    Avec toutes les bévues que j’ai pu traverser avant d’arriver enfin à trouver le kiff en moto, je le dis souvent, mes victoires ont un goûts plus intense.
    Tu vis dans le Pays Basques? Quelle chance! Non seulement tu as des routes fabuleuses pour aller te promener mais en plus tu apprends tout de suite l’intérêt de l’équipement de pluie, même quand on voudrait se convaincre qu’il va faire beau. Chez toi, en plus, quand il fait moche, tu as le droit d’espérer finir la journée au soleil quand même!
    Félicitations! Et même si ne pas avoir le permis moto n’est pas la fin du monde ( il y a d’autre moyen d’être autonome pour aller bosser c’est sur!), l’avoir est une victoire et une source de satisfaction immense, souvent encore plus pour nous les Nanas ;-).
    Racontes nous vite tes débuts et restes prudente car le permis n’est pas une fin en soi mais à peine le début du commencement…

    • On va faire un club des karmas rebondissants !!
      En effet au Pays Basque il faut s’équiper « météo tout venant » sinon on fini vite cramée sous son cuir ou trempée ou les 2 haha
      Avec plaisir j’ai hâte que les prochains articles sortent !!

  6. Félicitations !

    D’après ce que j’ai lu, tu fais également partie des Joe la poisse hors catégorie. C’est bien ! C’est tellement chiant, ces gens à qui il n’arrive jamais rien !
    Dans tous les cas suis le conseil amical d’un expert en la matière : maintenant que tu as le sésame, ne pense surtout pas que les coups de pas de bol sont derrière toi, hein ?
    Ce serait une grave erreur.
    Vu comme c’est parti y a de fortes chances pour que tout continue, mais particulièrement dans le registre moto. A toi les moissons d’ampoules crevées, de chaînes grillées et de pneus cassés (ou l’inverse, je sais jamais) pile quand fallait pas !
    Tu verras, sur le moment c’est chiant mais l’avantage c’est qu’à force, ça fait plein d’anecdotes et de souvenirs à raconter en se bidonnant à côté d’un barbecue 🙂

    Allez, courage et bonne route !

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