Chaque jour qui passe, la presse papier s’enfonce un peu plus dans la crise. Economique certes, mais existentielle aussi. Est-ce que cela veut pour autant dire qu’elle est foutue ? Non mon capitaine !
Il y a une paire de siècles, les meilleurs peintres figuratifs ont commencé à être ridiculisés par des marioles armés d’appareils photos. On pensait alors la peinture terminée à l’aune des nouvelles technologies de l’époque. Mais que dalle ! C’était une façon de faire de la peinture qui était morte, pas la peinture. Monet, Picasso and co ont su réinventer cet art, aller là où la photographie ne pourra jamais aller. Aujourd’hui, la presse papier doit faire sa révolution face au numérique, mais elle ne doit en aucun cas disparaître. Il y a de la place pour différents supports médiatiques dans nos cœurs de passionnés non ?
Et vu qu’un dessin vaut mieux qu’un long discours, j’ai décidé de faire un long discours sur le sujet :
Notez ce sérieux de Beau Gosse. L’article « polémique » dont il est fait question durant l’interview est visible ici : Journaliste-moto, une espèce en voie de disparition ? →
Bon article et interview intéressante. La presse papier se cherche une nouvelle voie et y’a des bonnes choses à prendre dans tous les magazines. Le soucis, de mon point de vue c’est qu’aucun magazine ne réussis la quadrature du cercle, ou alors je l’ai pas trouvé. Exemples:
– Moto&Motard : j’aime beaucoup l’équipe et leur coup de crayon, mais les avalanches de comparos sur des motos neuves, l’essai de la nouvelle hypersport, etc… bah je m’en fout pas mal en fait, à vrai dire je connais peu de motards prêts à acheter du neuf.
– Moto Heroes : Bel objet, sujets intéressant et bien traités. Mais beaucoup trop orienté hypster/lifestyle/wheel&waves.
– Moto Journal : De vrais essais longue durée, un coté militant, de la mécanique mais une approche assez vieillotte bien souvent.
Mon mag parfait il aurait au moins:
– Des articles fleuve ecrits par des gens qui partent avec armes et bagages faire le tour du monde/de l’europe à bécanne. (un peu genre l’aventurier viking, le motard bionique ou la rouille au ventre)
– Des VRAIES pages mécanique, genre « Comment ça fonctionne le VTEC », et pas un sempiternel tuto pour t’apprendre à faire ta vidange (pitié!)
– Des infos/comparatifs/retour d’expérience sur des bécanes d’occas’
L’avantage du net c’est qu’en picorant un peu partout, tu trouve tout ça, tu te construit ta ligne éditoriale perso en quelque sorte.
Salut, j’ai écouté ton interview avec beaucoup d’intérêt et je m’y suis retrouvé. C’est qu’on s’en fout complet de savoir si la gsxr 2017 a les cylindres inclinés de tant de degrés de plus que la 2016 . je mise plus sur le côté pratique, de mon temps, je lisais Le monde de la moto où chacun racontait son expérience sur telle machine ou un voyage , et Moto Journal qui faisait des photos décalées et des illustrations complètement barrées dans les petites annonce après c’était plié.J’ai balancé 30 ans de revues, j’avais le Mj de chaque moto que je m’etais acheté (500 sr,rd125lc,cx500,djebel….)
Maintenant c’est terne , comme tu le dis c’est des comparos sous forme de brochette avec des bécanes manga en plastique ou alors le revival du cb1100 semi vintage ou la nine T que pas un clampin moyen roule toujours pourra se payer pour la rincer complètement.
Enfin bref, ton projet de parution papier est vraiment sympa et original, ça permettra de laisser des traces de récit pour faire partager.
Bon vent, faut pas mollir .
Manu.
Le sujet de la réorientation de la presse papier mérite d’être débattu. Une réflexion qui s’inscrit dans notre façon de « consommer » l’info de manière plus générale. Comme tu le dis, les grosses machines en ligne génèrent quotidiennement de l’info, souvent pointue, au rythme effréné des publications de toutes les marques et acteurs du monde moto. Impossible de tout ingérer.
Même si je suis par nature curieux (bien que ce ne soit pas la première chose que je cherche dans un article, les détails techniques d’une évolution moteur ça m’intéresse), je n’ai pas l’ambition de devenir une encyclopédie vivante. Comme la plupart des visiteurs assidus de ce noble établissement, ce que j’aime avant tout c’est causer meule. Sans autres paillettes que celles qu’on a dans les yeux quand le collègue te raconte son dernier trip pendant lequel il a du arracher à mains nues ses clefs des griffes d’un ours venu lui chourrer sa brèle pendant la nuit… concentré de réalisme et de modestie, authenticité motarde donc. Mais au moins, ça me parle.
Effectivement, déblatérer sur une courbe de puissance juste parce que c’est comme ça qu’on construit un article test, on s’en tamponne.
Je te rejoins donc quand tu dis que la presse papier doit se faire « rare », jouer sur la qualité du support pour qu’on ait envie de conserver l’objet, et bien sûr s’émancipe un peu des revues de presse pré-mâchées des constructeurs autant que des conditions certainement faussées des essais presse. Et par conséquent des modèles toutes options aux tarifs indécents que le bouseux lambda que je suis ne pourra pas s’offrir à moins de sacrifier sa retraite déjà hypothétique.
Encore que. Pourquoi VDM cartonne? Je ne suis pas toujours d’accord avec ce qui est dit ici (j’avoue que c’est plus rhétorique qu’autre chose sur ce coup là). Mais je l’accepte sans souci dès lors que je n’ai aucun doute sur la sincérité de la plume. S’il y a des fans de machines à chrono ou à km suréquipées, qu’ils s’expriment. Mais sans me prendre pour une buse.
C’est ce que je pense trouver chez la bande à Cigalou: la possibilité que même la mauvaise foi soit objective.
Les pages culottes de La Redoute ont su renaitre face au marché libre du web, la moto sur papier glacé saura aussi trouver sa voie pour survivre .
Merci de lui proposer un coup de main avec ce genre d’idée.