Un défi d’humains #randoTTpirate

Ce samedi, nous avons mis le point final au tracé de la Rando TT pirate 2016. Pour l’occaze, je m’étais entouré d’un contingent de bougnats surmotivés. Tom, Dirty Pirate d’élite au R100 GS que l’on ne présente plus, son « disciple » Rémi sur sa nouvelle vieille Africa Twin et notre nouvelle recrue Sébastien. Son permis vieux de 3 mois est une supercherie : le garçon a 20 ans de cross derrière lui. C’est Olive qui l’avait « repéré » il y a quelque temps de ça sur une rando : c’était le seul mec qu’il… n’arrivait pas à doubler !

Nous avons eu une situation météo exceptionnelle pour la saison. Je nous souhaite un temps aussi printanier dans 3 semaines. Car déjà que sur terrain sec et par grand soleil, c’est une belle galère, alors je vous raconte pas sous une pluie diluvienne et dans la bouillasse ! 

Un parcours de dingue 

On le confirme : la Rando TT Pirate ce ne sera pas le rendez-vous des blaireaux. On vous avait fait espérer du sang, des larmes et des rayures il y a 2 mois en vous la présentant, là on peut désormais vous le garantir à 100%. 

Le parcours « difficile » fait pas moins de 150 km. Dont une poignée à peine sur bitume. Il va falloir partir tôt le samedi matin, rouler bon train (pas de pause clope de mille ans ni de gastos) pour espérer terminer avant la nuit noire (qui va tomber tôt). Et même dans ce cas, les braves faisant vœu de le terminer quoi qu’il advienne peuvent ajouter une frontale à leur packetage. La trace est belle (en toute subjectivité) avec des paysages à couper le souffle et des passages « endurisants » à gogo. Ceux qui viennent pour en chier vous allez vous régaler. Du deuxième kilomètre au dernier mètre vous allez être martyrisés. Qu’on se le dise, ça s’annonce extrême pour les Dirty Pirates.  

Le parcours « Moussaillon » n’est pas plus facile. Enfin si. Mais ce n’est pas un tracé de bisounours pour autant avec 80 bornes qui laisseront des traces dans les mémoires et sur les machines. On a hésité à vous enlever certaines portions et puis on s’est dit que non. Le trail, c’est aussi des moments de transpiration – débutant ou pas – sinon on ferait de l’enduro avec des bécanes poids-plume. Donc pareil que pour le parcours Dirty : ne vous faites pas berner par l’apparente « petitesse » de nos kilométrages. Il faudra bien la journée à tous (voire un peu de la nuit) pour réaliser le tour de notre « 8 » infernal. 

Important : Pour les deux parcours, prévoir un sandwich à avaler le midi sous un arbre. Car vous n’aurez pas le temps d’aller faire des emplettes ou de tailler une bavette dans un resto. Enfin, pour ceux qui veulent aller jusqu’au bout des traces. 

Une solidarité imposée 

Alors on aurait pu bien entendu faire un tracé plus gentillet, jouer la carte de la « sécurité » un tantinet populiste histoire que tout le monde puisse se targuer d’être un « pirate ». Mais on s’est dit que non. On veut vous faire découvrir le trail comme on l’aime, le trail qui fait mal, qui se mérite et qui vous laisse des souvenirs à vie. 

Et alors qu’on était en train de s’entraider par réflexe à passer une marche, on s’est regardé tous les quatre : « mais c’est ça qu’on veut leur faire vivre ! » En fait, aucun de notre p’tite bande ne peut se vanter être un « pilote ». On bloque souvent, on tombe souvent. Par contre, on est une équipe. On est tous là les uns pour les autres. Et s’il faut relever 20 fois une bécane, on la relève. Tous. Baptiste en sait quelque chose…  

Alors avec cette rando au parcours exigeant pour les pilotes et les machines on veut vous offrir la quintessence de l’esprit trail : un groupe de potes prêt à tout pour que vous et votre maxi-bouse réussissiez à passer là où c’était impossible seul. Un groupe qui vous encouragera à serrer les dents et le guidon les 20 dernières bornes pour l’avoir fait jusqu’au bout. Ensembles. C’est comme ça que l’on progresse, ce n’est pas en regardant des tutos sur youtube mais en roulant avec les copains.

Et je peux vous garantir que lorsque vous serez arrivés à la nuit tombée, épuisés, dégueulassés de boue, vous n’aurez qu’une envie : taper victorieusement la main des gars et des filles avec qui vous en aurez tant bavé. Et bien sur, boire une bière. En tout cas, nous c’est ce qu’il s’est passé ce samedi lors des recos. Et c’est tout ce qu’on vous souhaite. 

La rando TT pirate ce n’est pas un défi humain. C’est un défi d’humains.