J’avais pourtant vaillamment résisté depuis un an que je parcoure les routes et chemins de mon coin avec Giovanni ; tel un viking (loin de l’être autant qu’un certain aventurier Viking cela dit) rebelle et irréductible qui avait, maintenant je le sais, bien sottement décidé que les quelques épisodes pluvieux qui surviendraient quand il serait sur son non moins irréductible destrier se feraient avec ses jeans, tout simplement. Mais à force de rentrer chez lui copieusement saucé un soir sur deux, le petit viking le concède : la Normandie est une région où il est commun de noter présence d’une humidité palpable (sinon franchement palpable). Voilà, c’est dit, et une fois pour toutes, je reste normand quand même.
Bon, ce n’est pas tant la pluie qui me dérange en soit, parce que je sais l’apprécier, surtout au travers d’une fenêtre, bien à l’abri. Non, c’est plutôt parce que la pluie, ça mouille. Et lorsqu’on est mouillé, on n’est pas sec. A ce moment-là on colle sans arrêt, on se répand de façon diablement vicieuse de la flotte sur toutes nos fringues et affaires, on risque de glisser aussi bien par terre qu’assis sur une surface manifestement en plastique si mal fichue qu’on se demande bien quel est le bougre de débile qui est responsable de cette idée abominable ; tout ça à cause de l’écoulement naturel, physique et pourtant fâcheusement logique de l’eau. C’est aussi par cette même loi de la nature qu’on laisse très nettement notre trace partout où l’on est allé et resté juste dix secondes. En un mot comme en cent : c’est la galère d’être trempé.
Car même si je n’ai pas encore de moto, je sais au moins qu’à scooter ce sont les cuisses qui prennent le plus (j’imagine qu’à moto, c’est encore plus fun). Ce qui est drôle, c’est de savoir que sous la pluie, notre cher blouson adoré (parce que c’est un élément essentiel du look motard et, j’allais presque oublier, de protection) se transforme au bout de seulement quelques minutes en une excellente gouttière qui se déverse sans vergogne au niveau du haut pantalon et, de manière encore plus confortable, de l’entrejambe. Après ça, allons donc expliquer que c’est juste de l’eau de pluie à des personnes qui ne comprennent pas un seul instant votre état minable puisqu’elles sont venues en automobile boîte auto clim chauffante et siège massant. Le casque contribue lui aussi à l’écoulement de l’eau sur le blouson, ce dernier se chargeant nous le savons donc de répartir toutes ces molécules aux propriétés aqueuses un peu partout sur votre vous, moitié inférieure. Mention toute spéciale à la flotte au niveau du dos, car allié au fleuve qui dévale notre selle on obtient un popotin aussi bien mouillé qu’ailleurs, comble de l’agréable (arrivé à ce stade, on est d’ailleurs généralement au top pour le restant de la journée).
Il faut dire en plus que le champ de vision est sérieusement diminué quand on reçoit un litre d’eau sur la tête en l’espace de dix secondes, dans le même temps qu’on s’est littéralement vissé au centre de gravité de notre machine pour éviter de glisser comme un poireau à deux à l’heure – en envoyant après-coup de ci de là balader une partie de l’équipement – dans un rond-point de malheur. Alors s’il faut en plus se coltiner l’équivalent d’une journée de baignade sans jamais être parti se baigner, c’est vraiment frustrant. Heureusement une solution existe : l’équipement moto anti-pluie.
Mais enfin me direz-vous, pourquoi me suis-je entêté à ce point à rester en jeans ? Parce que. Mais aussi, si j’ai mis un an à vouloir mettre la main sur (mais surtout les jambes dans) un pantalon de pluie, c’est parce que mon temps de trajet quotidien n’est ni vraiment assez court pour éviter d’être désagréablement trempé au minimum deux heures durant, ni vraiment trop long pour faire dire à l’ensemble du département universitaire où l’on débarque que non, ici ce n’est pas le bâtiment piscine des étudiants en sport.
Allons bon, je vais donc me ruiner pour un pantalon anti-pluie. Et je ne manquerai bien évidemment pas de vous tenir au courant de l’expérience qui en découlera (vous avez compris ?), une prochaine fois.
Excellente façon de raconter?Un pantalon de pluie s’essaye avec ses plus grosses bottes et doit s’enfiler facilement ainsi.( tomber et faire tomber sa brel en s’habillant n’est pas glorieux).
Merci ! Pour ton commentaire super sympa, et ton conseil dont je prends bonne note 😉
Eh oui,la pluie ça mouille …….
Et quand tu rouleras à moto,tu t’apercevras qu’en plus il y a un réservoir essence pile poil entre les jambes qui se transforme en rigole quand il pleut et tu te retrouves avec les bonbons collés au papier ……….
Meh :/ MOUAHAHAH ben super, déjà qu’en scoot c’est pas mal à ce niveau seulement avec le blouson xD Au moins je peux désormais me préparer psychologiquement. Et tous les scooteux lisant ces mots qui ne connaissent pas le réservoir d’une moto entre leurs jambes peuvent faire la même chose :p
La différence entre un vrai motard et un motard d’élevage (celui qu’on ne voit qu’en juillet et août), c’est que le vrai motard finit toujours pas sacrifier l’esthétique pour un peu de confort. C’est chiant d’être mouillé, d’avoir froid, mal au cul, … Sur ce, 2° chez moi et j’ai 450 bornes à faire, je vais mettre les manchons à la moto.