Texte & Photo : Avora
Il était une fois… une vie de scoobite. Ça claque non ? C’est comment un aspirant motard assis au quotidien sur un cheval fiscal ? Petit bleu, tu t’en douteras, ce n’est pas moi qui vais te conseiller sur la question de savoir quelle est la meilleure trajectoire à emprunter ou comment tu devrais poser ton genou dans des virolos pas possibles. Non, ici, je vais plutôt essayer de te faire passer un bon moment en t’apprenant ou en te rappelant certains des déboires et moments de jeunesse que tu as peut être été amené à vivre à l’époque où tu étais toi aussi un apprenti chevalier du deux-roues. Moments de loose qui parfois se poursuivent même une fois le permis gros cube en poche.
Mais commençons par le commencement : moi, c’est Avora. Et comme tu l’auras d’ores et déjà compris je roule à scooter. Cylindrée : 50cm3. Dignité : aucune. Et pourtant, l’acquisition d’un scooter, un véhicule à moi quoi, même si ce n’est pas une moto, ça a compté comme l’un des plus beaux jours de ma vie. Après avoir fait des pieds et des mains pour avoir mon moustique, il était là. Bon, il va me falloir assumer maintenant. Me voilà prêt à en découdre : je me suis chaussé, j’ai démarré, j’ai mis mes gants, j’ai enfilé mon casque, j’ai dé-béquillé. Mais quand est-ce qu’on roule ?!
Quand j’étais gosse, j’observais les motards dans la rue se diriger vers leur meule, et j’attendais toujours une éternité avant qu’ils la démarrent pour enfin entendre chanter le moteur. Une plaie. Mais maintenant, je comprends…
C’est vrai que ça prend du temps tout ça. Au départ – naïvement – je ne me doutais pas de cet aspect-là, comme si tout sautillant tu allais vers ta bête et hop tu partais. Sauf qu’on conseille quand même de s’habiller avant, rapport à pas devenir une pizza quelques kilomètres plus tard. Et attends c’est pas fini ! Il y a un ordre qu’il vaut mieux respecter pour ne pas se retrouver encore plus en retard. Par exemple, pour mettre ton casque, sans tes gants c’est plus facile. Attention je ne dis pas que c’est chose infaisable, y en a qui ont essayé… Bon ok, j’ai essayé. Pour enfiler ton blouson pareil. Non ça j’avais compris que ça ne passerait pas. Bref, si en voiture le scénar’ c’est portière, ceinture, contact et zou ; en moto, et ce même malgré l’absence de portière, le départ sera inéluctablement moins rapide. Bon après, on rattrape le caisseux et son confort rapidement. Sauf quand comme moi, tu te fends la poire à 45km/h. Là à part rivaliser avec les cyclistes tu peux pas faire grand-chose d’autre.
Une autre chose que j’ai apprise plus à propos du casque : le syndrome de la jugulaire furtive. Si avec un casque jet il faut le faire pour l’oublier, avec mon intégral Il m’est arrivé à 2 ou 3 reprises déjà en route de me rendre compte – glacé d’effroi – que je n’avais pas attaché notre ceinture de sécurité à nous. Reconnaissons quand même qu’il peut arriver que de bon matin, ou une fois la journée dans les pattes, une partie, même essentielle, du rituel puisse passer à la trappe. Du coup soit tu t’arrêtes au plus vite pour y mettre de l’ordre, soit tu te la joues j’ai pas l’temps et – avec tes gants bien sûr, comble du pratique – tu te démènes pour attacher ce foutu truc avec l’autre machin tout en gardant un œil alerte sur la route. Et il faut bien sûr en plus de tout cela conserver un semblant d’équilibre histoire de pas t’étaler. Évidemment, c’est plus pratique de se battre avec une boucle micrométrique dans ces cas-là.
Je peux aussi te parler des gants, une vraie épreuve, car sans expérience tu es vachement limité. Selon le type de gants tu peux facilement te retrouver avec l’équivalent d’authentiques moufles en peau de yack. Avec le temps, tu apprends à tenir tes clés, manier ton téléphone et d’autres objets absolument nécessaires à la vie de tous les jours comme une paire de lunettes de soleil pour avoir la classe. Au bout d’un moment tu gagnes vraiment en dextérité. Bon, quand même pas au point de jouer de la harpe. Mais en tout cas, vaut mieux t’entraîner parce qu’aujourd’hui, pour notre gouvernement, c’est ce qui va te sauver la vie en cas de chute.
Une fois enfourchée pour de bon ma fidèle bestiole émettant un rageur gazouillis de son échappement anémique, je pars. Mais, tiens-toi bien, je m’arrête net au bout d’un mètre. Hé oui, heureusement que le ridicule ne tue pas : mon bloc-disque m’a empêché de me voler mon propre scooter. Excès de zèle. Une fois passé ce moment misérablement honteux de ma vie sur deux-roues, me voilà finalement prêt pour parcourir de longs kilomètres sur les routes du bonheur ! Ah ? Que, quoi ? Comment ça pas encore ? – Ah oui, c’est vrai, j’en oublierais presque cette étape avec mon chameau de moteur : Le passage à la pompe. Il m’a fallu 2 ou 3 essais pour réussir à en mettre plus dedans qu’à côté. En fait, tout est dans le doigté : servir à la verticale, avec un goulot en plastoc taillé au millimètre ça demande une sacrée technique. Maintenant, je peux être fier d’affirmer que plus une goutte d’essence ne tombe à côté. L’expérience du vieux roublard, quoi.
Voilà que se termine ce premier épisode d’une vie de scoobite. Je souhaite vraiment donner cette vision du petit débutant sur un 50cc, scooter qui plus est, enthousiaste et mordu par la passion. Certes, pléthore de scooteux nus comme des vers, que je croise par ailleurs, ne sont visiblement pas animés de cette passion et ne se comportent pas super bien. Ils ont adoptés ce moyen de transport pour son aspect purement pratique, mais sachons que parmi ces scooters peuvent rouler des filles ou des mecs qui pensent comme vous, et s’ils osent parfois vous saluer je vous en prie, ne les snobez pas. Mais je suis convaincu que les lectrices et lecteurs de ce site sont à mille lieues d’être de ceux-là.
Je ne suis jamais passée par la case scooter, j’ai malheureusement découvert la moto trop tard, alors j’ai passé le permis et acheté une petite Er6f 🙂
Mais quelle que soit la taille de l’engin, on a effectivement tous les mêmes problèmes quand on débute ^^
Et je reconnais que mettre les gants avant de fermer le blouson ou de sortir le téléphone pour regarder la route et partir sans enlever le U, ça m’arrive encore après 3 ans de permis ^^
Heureusement, partir sans attacher le casque et galérer à fermer la boucle micrométrique à une main avec le gant sur le périph ça ne m’est arrivé qu’une fois et je ne suis pas prête de l’oublier !
Bon ride Avora 😉
Hello 😉 Je ne sais pas si c’est un malheur que de commencer à rouler en Er6f, ni de ne pas être passée par la case scoot’ ^^’ (je taquine, j’ai bien compris). On peut quand même penser être passé à côté de ces tout débuts, en galère d’absolument tout mais surtout de puissance, sur ces frêles mais si attachants destriers (lequel ne l’est pas, finalement, même s’il est 100 fois plus capable de t’arracher à ton guidon).
Que c’est sympa de lire un partage d’expérience un peu foireuse (voire complétement hein), c’est une véritable récompense pour cet article, et ça montre aussi que ces situations, qui ne glorifient personne, sont autant ancrées dans notre passion que les wins jouissifs gagnés à la sueur de son front en frôlant de très très près le bitume, ou en survolant et royalement et à fond de balle les nids de poule d’un chemin en terre bien comme il faut (au passage hommage et RIP aux précédents commentaires disparus, sacrifiés en contrepartie de la renaissance du site. Merci !).
Tu l’as dis, mieux vaut un mauvais souvenir qu’oublier fâcheusement 1 fois sur 10 d’attacher cette fameuse jugulaire. Drôle de réaliser que la métaphore, férocement vérace, selon laquelle la vie ne tient qu’à un fil correspond très bien à notre motard de cas : c’te jugulaire c’est littéralement le fil qui nous relie à la vie.
Bon apparemment il faudrait que je sorte un article sous peu, je vais finir par publier en commentaire autrement :).
Un grand merci pour ton commentaire, bon ride pareillement ! V
Après 7 ans (collège puis lycée) derrière Papa en moto tous les jours, la routine est rentrée, mais la sensation de monter sur une moto pour la première fois… AAAAAAHHHH que c’est bon!
Bon moto, moto, certains se foutront de ma gueule (ma copine la première, qui ne jure que par les sportives): c’est une 50. MAIS c’est une moto, une enduro d’ailleurs, et puis autre coup de chance, l’ancien proprio a fait quelques upgrades sympas: pot sport, qui débride mon cheval de course et le fait monter à 100 (youhou!), ou l’avantage de rouler en Roumanie (j’y suis étudiant en dentaire).
Bref, le mois dernier j’ai eu droit au plus beau jour de ma vie: pouvoir enfin monter sur MA moto, en attendant le permis gros cube, l’année prochaine!
Hé bien c’est un plaisir de te savoir heureux sur ta moto, c’est réellement une sensation bien particulière effectivement 🙂 Sympa ton cheval de course, je te souhaite bonne route pour l’an qui arrive, jusqu’au gros cube, prudence et ride safe comme dirait l’autre ! V