Essai – Sac à dos Bagster Peaks : bizzaroïde

Volumineux ne veut pas dire volume…

Texte : Cigalou – Photo : Le Motarologue & Cigalou

S’il y a un accessoire que je déconseille en général au motard et à la motarde c’est le sac à dos : source de courbatures sur les longs trajets, prise au vent et risque de blessures supplémentaires en cas de chute (surtout si tu y transportes ta collection de couteaux de cuisine). A mon avis, il vaut mieux charger sa meule que ses épaules. Mais bien sur, vous connaissez la célèbre maxime « faites-ce que je dis et pas ce que je fais » ? C’est un peu la devise de tout prof qui se respecte… Bref, c’est exceptionnellement voire quasiment jamais que tu me verras sur une moto sans sac à dos.

A moto ou ailleurs d’ailleurs : ça me fait office de sac à main. Pis il y a ces fameuses copies à charrier. J’ai longtemps galéré à trouver le bon rapport volume/praticité. Les sacs de rando avec grosse mousse confort, ça glisse sur le cuir. Les machins façon Eastpack, ça prend vite la flotte. Finalement, j’ai opté pour un Décathlon de snow avec système de sangle aimantée ultra-pratique pour passer les coques du blouson sans jouer au contorsionniste. Ça fait maintenant trois ans et des milliers de kilomètres que je le traîne partout. Il ne m’a toujours pas déçu bien qu’il commence à montrer quelques signes de fatigue. Et, accroche toi, je l’ai payé 40 balles si mes souvenirs sont bons. Tout ça pour te dire que la barre était très haute lorsque Bagster m’a proposé l’essai du Peaks. Et je vais tuer le suspens de suite : après près de 4 000 bornes avec, je ne suis toujours pas convaincu. A un moment, faut se faire une raison : je préfère mon Décathlon.

Pourtant, il ne manque pas de qualités ce sac. Il n’y a qu’à voir sa gueule d’enfer dans ses tons noirs et orange. J’aime le orange, quand j’aurai des sous, j’achèterais une katoche (presque) juste pour ça. Niveau finition ça envoie du pâté et il inspire d’emblée confiance. Facile à régler même avec les gants d’hiver sur les pattes, plutôt léger pour son volume (2kg), il sait se faire oublier à condition de ne pas y transporter tes haltères. Autre point positif, même sous la pire des rincées au Touquet ou dans la neige du Massif Central je n’ai pas eu besoin de sortir sa capote imperméable : la flotte n’arrive pas à franchir le tissu. C’est un très bon point, surtout quand comme moi tu charries ton ordi ou ton matos photo dedans. Bref, c’est un sac que je n’ai aucune raison de saquer (impossible de ne pas la faire) sur sa qualité de fabrication.

D’ailleurs, mention spéciale et gros coup de cœur pour la petite pochette imperméable que tu peux fixer devant (ou où tu veux en fait). C’est un peu l’équivalent de la sacoche Lacoste d’une caillera ce machin. Dedans, tu peux y foutre ton larcefeuil, ton tel, le ticket d’autoroute et pas mal de bordel en fin de compte. Le tout a porté de main. En gros, le péage, ça devient ton moment de gloire avec ça. Elle, je t’avoue que je l’ai définitivement adoptée et que je l’accroche même à mon sac… Décath’. Ils devraient la vendre solo d’ailleurs, ce serait cool.

Bon alors, c’est quoi qui cloche ? Ben ce qui ne va pas, c’est que je ne comprends pas ce produit. Je n’arrive pas à trouver à qui il peut convenir. Le volume est assez conséquent (42 litres) et l’encombrement bien présent, sa base étant très large. C’est trop pour un sac du quotidien. Et en même temps, ben de la manière dont il est foutu, ce n’est pas assez pour un weekend. Je m’explique. Le sac est divisé en deux parties superposées. La partie basse « aérée » avec ses bords en filets est immense. Alors ok, tu peux y foutre ta paire de godasse et/ou ta combi de pluie. Mais le problème, c’est qu’à côté la partie haute est ridiculement petite et qui plus est en forme de triangle. En gros, tu peux à peine – et en forçant – y rentrer un ordi de 15 pouces (en hauteur). Enfin, sur le devant, tu as une pseudo-mini poche qui est en fait une sorte de puits sans fond dans laquelle tu dois rentrer la moitié de ton avant-bras pour récupérer un stylo.

Tu te retrouves donc avec un gros sac dans lequel tu ne peux pas transporter grand chose faute d’une disposition pertinente. Je sais que je vous saoule avec, mais j’y reviens, je charrie plus de bordel dans mon p’tit Décath de 23 litres quand dans le Basgter de 42 litres. Le volume c’est une chose, mais comme pour les apparts, on sait bien que ça ne fait pas tout. Il y a « l’aménagement » qui entre en compte.

Du coup, je n’arrive pas associer ce sac à tel ou telle type de pratique. Très sincèrement, j’ai beau me creuser la tête, je n’en vois pas de pertinente dans sa configuration. Et avec un prix aux alentours de 150 balles, je ne peux pas me permettre de te le conseiller. Bien sûr, je suis toujours dans une démarche constructive et j’ai fait remonter à Bagster mes doutes quant à l’utilité de ce produit censé être pour les « baroudeurs » (dénomination à laquelle je pense pouvoir quand même prétendre). Ils m’ont dit qu’ils allaient s’y (re)pencher dessus. Affaire à suivre.

En attendant qu’un autre challenger vienne relever le défi, je continue de limer mon p’tit Décath’…