Depuis quelques temps, avec mon entourage, je ne parle que du projet de BD qu’on est en train de monter avec Cigalou. Alors pensez-vous, le 22 janvier dernier, lors du vernissage de mon exposition chez le barbier Barba Rossa, le sujet a été abordé plus d’une fois.
Cyril, l’un des gars du Rolling Spade skateshop, est pas du genre à faire les choses à moitié. Lorsque ce fut à son tour de m’écouter parler de bande dessinée, il m’a littéralement pris au mot et a insisté pour me fournir le support de ma première planche de BD : une planche de skate, pardi !
Sur l’idée de lancer une planche de BD plus vraie que nature, je me retrouve le weekend suivant au skateshop. Pierre, le gérant, et Cyril m’y attendent, me tendant d’une main une tasse de café, et de l’autre une board poncée au nanomètre. J’aurais pas pu rêver meilleur accueil …
Pour cette première tentative, qui tendra plutôt vers un essai de style qu’une véritable bande dessinée, j’ai choisi de mettre en scène Coco (l’un des protagoniste de notre projet que l’on vous présentera très bientôt avec Cigalou) au guidon d’un Sporster 883 suivie de très très près par un skateur en plein effort.
Armé de mon porte-mine et de mes Poscas, je me mets à l’oeuvre. Ni une ni deux, l’esquisse prend forme sur la planche, me permettant d’encrer sans plus tarder. Premier constat : c’est ultra lisse ! À grands coups de ponçage, Cyril a fini par rendre la planche aussi douce au toucher qu’une feuille de papier. Je crayonne, gomme, encre et peut recommencer sans jamais être gêné par le support. Un vrai régal !
Une fois les masses posées et fignolées à la pointe fine, je retourne au shop. Sur place, je transforme mon vélo en trépied et fixe mes traits sous une couche de vernis à la finition satinée.
« Après être passées sous vos pieds, elles ont fini entre les mains d’artistes et maintenant se retrouvent sur les murs du shop. »
C’est sur ces mots que Pierre et Cyril exposent les planches de skate recyclées en oeuvres d’art dans leurs locaux. En quelque sorte leur manière de soutenir les artistes du coin et de proposer une vision différente du skate, décalée, fun, et toujours dans le coup !
Pour ce qui est de mon ressenti, je conclurai sur la bonne surprise qu’a été de découvrir ce support. Le fait de poncer une board lui confère des propriétés semblables à une feuille de papier traditionnelle, à la seule nuance qu’une latte ne se froisse pas lorsqu’on la gomme ! Dans l’idée où ces planches ont parcourues de belles distances en compagnie de leurs anciens propriétaires, on admettra même que le « Skate Art », c’est du bonheur avant, pendant et après le relifting.
Suite à cet essai, je ne peux m’empêcher de repenser aux Wheels and Waves, festival annuel qui se déroule à Biarritz et qui mêle à la passion des belles bécanes, le surf et le skate. Des univers certes différents mais qui se correspondent, où les « riders » partagent des moments et des valeurs communes à la seule différence du moyen de déplacement. En tout cas, c’est promis : cet été, je me monte un skateboard, j’apprends à cruiser sur des hauts-lieux accessibles qu’à moto, et j’intègre un vrai Strip de BD sur ma prochaine planche ?