Qui dit nouvelle année, dit vœux et tout le tintouin. Comme l’an passé, j’ai envie de faire les choses à l’envers. Ben ouais quoi, chaque semaine je m’évertue à prôner le vivre et le rouler ensemble. Entre nous d’abord vu que j’ai du mal avec l’idée de « sectes » au sein de la moto. Mais aussi en encourageant le respect envers ceux qui ne sont pas motards. Si si, le caisseux a tout à fait le droit d’être caisseux. En général, j’essaie de voir le côté positif des gens, de comprendre leur point de vu même s’il est différent du mien. Mais on ne va pas se leurrer, quand on roule tous les jours, il y a aussi des moments où tu as juste des envies de meurtres. Du coup, une fois par an, j’me fais plaisir en jetant tout mon fiel dans un billet bien vénère. Et après je redeviens gentil comme un agneau. Voici donc ma « dash cam » de 2015, autrement dit, ceux à qui je souhaite un 2016 bien pourrave.
Commençons par Monsieur Propre. Celui-là, il faut y faire gaffe avec l’arrivée des beaux jours, quand le soleil s’invite sur tes trajets quotidiens. Nez au vent, visière grande ouverte, tu te gargarises de ses doux rayons. Sauf que devant toi, le type qui n’a pas lavé sa caisse durant tout l’hiver est ébouli par son pare-brise bien dégueulasse. Allez hop, un p’tit coup de liquide essuie-glace histoire qu’il puisse lui aussi profiter de la lumière printanière. Manque de bol, il ne sait pas que son machin mal réglé passe par-dessus le toit de sa bagnole et termine sa course… dans ta bouche bêtement ouverte. Arrrrrrgh. Zig-zag, arrêt sur le bas-côté et raclements de gorge jusqu’à ce que tu sois débarrassé du produit.
Ça c’était le mignon. Après, il y a le gogol qui a failli m’arracher le pied. Moins drôle. J’arrive à un feu rouge, il flotte, il fait nuit, c’est l’hiver, toute le monde est de mauvaise humeur. Je pose mes deux pieds au sol. La bagnole à ma droite se lance dans un espèce de créneau en double file. Il faut dire qu’il y a au moins la place de rentrer une Smart, donc ça doit passer large avec son Espace n’est-ce pas ? Et vas-y que je manœuvre dans un sens et dans l’autre. Concentré sur le carrefour, je ne m’occupe pas de lui. D’un coup, un immense frisson de douleur m’envahit : oh le con ! Il me roule sur le pied ! Hurlant dans mon casque, je lui tape sur le capot. Effrayé. Il s’arrête net. Toujours sur mon pied. Le feu vient de passer au vert, un bouchon se forme, ça klaxonne de tous les côtés. Et moi je continue de bramer en tapant sur son capot pour qu’il bouge son tas de boue. Il faudra que j’y pète son rétro pour qu’il daigne entrouvrir craintivement la fenêtre : « J’ai accroché votre moto ?». T’es sur mon pied putain ! (Pour ceux qui s’en soucieraient je m’en suis tiré parfaitement indemne grâce à ma bottine de moto. En Converse, mon 46 serait devenu un 37…)
L’instantané suivant est un peu délicat. J’ai longuement hésité le faire figurer ici. Mais en même temps, il symbolise bien la bonne image du motard. Je rentre du taf par la Nationale 2. Au niveau du Bourget, un mioche décide soudainement de traverser la route en se jetant sous mes roues. Roues qui soit dit en passant ne sont pas freinées par ABS. Je serre tout comme un âne, tant pis pour le 70-30 du permis. Forcément, l’arrière se met à chasser grave. Je finis par m’arrêter complètement en travers, à quelques centimètres du gamin figé comme une statue. Ça n’a même pas duré deux secondes mais j’ai eu l’impression d’avoir tout vécu au ralenti. Le cœur à 3000, une grosse goutte de sueur me dégoulinant dans le dos, je souffle en me disant que j’ai réussi à éviter le pire (et même la gamelle, quel luxe). Soulagé, je me tourne en souriant vers sa mère. Et là, je me fait pourrir comme jamais. Face aux cris de la darone, un attroupement commence à se former autour de nous, ce qui n’est pas bon signe pour mon popotin. Je vous rappelle que la scène se déroule dans le 93. J’enclenche la première et furax, je me casse comme un voleur. A posteriori, je me dis qu’elle a dû avoir super peur pour son fiston et… j’ai servi de soupape. Mais bordel, j’ai failli me faire lyncher alors qu’elle aurait surtout dû me remercier !
On va terminer par une touche d’off road. Ben ouais, mine de rien, en 2015, j’ai pas mal roulé sur pistes. Et j’espère bien faire encore plus de chemins cette année, j’y peux rien, j’adore ça. Alors mieux que le randonneur ventripotent qui veut te faire barrage de son corps gras et flasque, il y a la diva à l’odorat sensible. Avec mon paternel on a eu le malheur de débarquer sur le chemin où madame faisait caguer ses deux clébards d’appartement. On passe à côté d’elle sur un filet de gaz, grand sourire et petit geste amical de la main. Bref, on applique à donf la philosophie « Tout Tranquillou ». De son côté, elle, elle lève haut le menton et dans un grand geste théâtral, se pince des doigts le bout du nez. Je te raconte pas la barre de rire : le chemin borde la nationale sur laquelle poids lourds et voitures défilent en continu. Bref, il faut croire que le gazoil ça sent la rose et le 98 la merde. J’te jure…
Pour 2016, je vais donc te souhaiter de vivre des choses fantastiques au guidon (et ailleurs) et surtout de ne pas croiser ces spécimens là.
Autrement dit, meilleurs vœux et… gare aux cons !
Oué!Bonne année à tous et à toutes et plein de beaux virages,de beaux paysages et de belles frayeurs qui donnent soif à l’étape!Merci pour l’année passée sur ce blog bien sympa.Et mort aux cons quand il ne s’agit pas de nous .