Il est de bon ton en cette période de se souhaiter une bonne et heureuse année. Vu que je suis un mec vachement rebelle, je vais plutôt te dire à qui je ne la souhaite pas. Je ne la souhaite pas à ces gens qui sous prétexte de ne pas aimer quelque chose veulent t’interdire de le faire. Tu l’as compris, exceptionnellement cette semaine, je vais te parler de ceux qui ne t’aiment pas, toi, motard(e).
Alors, attention, pas d’amalgames, on a le droit de ne pas aimer l’odeur d’essence brûlée. On ne peut pas en vouloir à quelqu’un de ne trouver aucun intérêt à notre passion, ni de la trouver dangereuse (ce qui est vrai, on ne va pas se mentir). D’ailleurs, si tout le monde faisait de la moto, ben je crois que je n’en ferais plus. Un vrai rebelle j’te dis. Donc à ceux qui n’arrivent pas à comprendre le plaisir unique d’être au guidon, je leur souhaite – sincèrement – mes meilleurs vœux. J’ai une amie qui est comme ça. Elle ne dit rien car elle respecte notre style de vie à ma gonzesse et moi mais je sais que quand elle nous voit partir – fétus de paille sur la nationale – elle a une petite boule au ventre. Et comment le lui reprocher ? Plus jeune, elle a perdu un pote de cette façon, virage trop serré, freinage raté. C’est normal qu’elle reste imperméable à notre monde.
Par contre, il y a ceux qui touchent à notre liberté. Et la liberté, c’est certainement ce qu’il y a de plus sacré chez un motard. Surtout un motard vachement rebelle, je te l’ai déjà dit non ? Ceux-là, je t’assure que certains jours, j’aimerais les croiser dans une rue sombre avec 4 ou 5 potes bikers façon Sons of Anarchy. Puis je me dis qu’ils n’en valent même pas la peine. Je suis peut être un rebelle mais je ne suis pas un méchant. Ces gens-là, tu les connais toi aussi qui roules tous les jours. Je ne parle pas du pépé qui te coupe la route. Le pauvre, quand il a passé le permis, il n’avait surement pas de rétro droit à sa Deuch. Je parle des vicieux, ceux qui t’ont vu mais qui te serrent quand même. Ceux qui t’en veulent d’exister. Allez tiens, je t’en fais un top 3 parce que c’est aussi la période des listes :
Le number 3 je l’appelle « l’emmerdeur à la petite semaine ». Mais si, tu sais, c’est celui qui va te péter ton cligno en passant devant ta meule que tu avais garée là – bêtement confiant – à l’emplacement réservé pour les deux-roues. C’est celui qui te pique ta housse de pluie, c’est celui qui teste le tranchant de son opinel sur ta selle, c’est celui qui tague tes plastiques, c’est celui qui fait pisser son clébard cradingue sur ton cadenas, c’est celui qui – énervé ou bourré – étend ta pauvre machine par terre d’un grand coup de latte. Et le jour de l’an, parce qu’il sait s’amuser, c’est aussi lui qui va foutre le feu à ta meule. Mais là au moins, tu peux espérer être remboursé, alors que toutes les crasses précédentes c’est pour ton porte-monnaie. Rien de grave certes, mais ça emmerde. D’où son petit nom.
Le deuxième de mon classement, c’est le meurtrier. Lui au moins, c’est franc jeu : il veut te tuer. Ceux qui roulent en tout-terrain le connaissent bien. C’est le chasseur qui aime retrouver son faisan qu’il a « lâché » au même endroit la veille. C’est l’écolo bien pensant qui s’est fait construire un château dans la colline et refuse que d’autres que lui viennent polluer. L’un comme l’autre, ils ont une technique redoutable : le fil de fer tendu entre deux arbres au niveau du cou. Invisible et fatal. Tu ne me crois pas ? On pourrait lancer un sondage sur les boueux, tu serais impressionné du nombre de fois où on s’est arrêté in extremis, moi le premier, même sur ma trial pourrie. Et en plus, personne n’en parle. Je me trompe peut être mais les chemins de terre communaux, ça relève aussi de la « sécurité routière » non ?
Enfin, mon préféré, c’est la synthèse des deux premiers. Le vrai vicelard bien pervers. On y a eu droit un soir avec des potes. En sortant du resto on rejoint nos belles bécanes blanches garées proprement en rang d’oignons. Blanches ? Mais il est noir mon V-Strom ! Nos meules étaient couvertes de farine, du saute-vent au feu arrière. Une énorme tropézienne. Ça, c’est de la catégorie « emmerdeur à la petite semaine », bien énervant mais pas grave. Tu époussettes sommairement ta selle et tu te mets en route. T’es déjà en train de calculer comment convaincre ta gonzesse de renoncer à sa grasse matinée pour t’aider à astiquer la victime quand t’arrives à un carrefour. Plongé dans tes pensées ménagères, tu réalises d’un coup que le feu est orange très mûr. Tu sautes sur les freins et là c’est le tout droit. Disques glacés. En supplément de l’entartage, le type avait vidé une bouteille d’huile de cuisson sur les bécanes. Outre le fait de puer la vieille friteuse de chez Mcdo, tu te retrouves en dirt track dans les rues de Paris. Là on est d’accord que l’on est dans la catégorie « meurtrier ». Donc on secoue un peu le tout et ça donne le vrai vicelard bien pervers. Le numéro un.
Pour 2015, je vais donc te souhaiter ce qu’il y a de mieux au guidon et surtout de ne pas croiser ces trois là.
Autrement dit, meilleurs vœux et… gare aux cons !
Mathieu :
Tu connais le codever j’imagine en tant que boueux mais sinon rapproche toi d’eux.
Le vicelard qui me révolte en ce moment c’est celui qui trouve que tu vas pas assez vite et qui vient se coller à 50cm de ton garde boue sur une voie où tu peux pas le laisse doubler (sauf à te serrer et le laisser te doubler sur la voie unique mais vu ses distances de sécurité t’as pas trop envie de lui donner l’occasion de te frôler plus encore). En bagnole il risque de froisser de la tôle mais en jouant avec nous motards il risque de nous tuer simplement. Pour moi ce sont des assassins en puissance et il y en a quelque uns, pas des milliers mais assez pour en croiser toutes les semaines et c’est leur jeu alors ils doivent faire ça à des dizaines de motards par jour et ça finira mal…
On me dit « ils se rendent pas compte ». Si si ils savent très bien qu’on est fragile et c’est avec cette idée en tête qu’ils veulent nous intimider. Ils nous menacent de mort si on accélère pas. Une bande blanche au lieu de 2 à 130 c’est un non respect des distances. Moins d’un mètre c’est volontaire, ça lui demande un effort conscient de venir aussi près.
Alors moi je suis con, je ralentis. Une seule fois ça a marché et le mec a pris des distances (faibles mais plus acceptables), les autres fois ça les rend fous et plus dangereux encore, ils tentent de me doubler sur la demi voie entre moi et le muret… Donc je mets les bouts, je double la voiture devant moi et je viens me caler devant elle mais des fois ils reviennent m’emmerder plus loin. Heureusement quand il y a deux voies on peut leur signifier qu’on veut j’use rentrer tranquillement et ils repartent emmerder quelqu’un d’autre.
Voilà quand on parle de violence routière chantale perrichon pense à moi qui roule à 130 sur une autoroute à 110. Moi je pense à tous ces types là.
Mathieu :
J’ajoute que pour les mecs qui nous veulent du mal, ça fait mon quatrième hiver où je roule en jaune fluo (si c’était à refaire je prendrais du noir, le jaune est super salissant, le premier blouson est mort à cause de ça en deux ans seulement, changé en garantie, si vous voulez du jaune prennez un gilet bien ajusté avec des poches et lavable à la javel). J’ai fait l’expérience du haute visibilité donc et ça ne change rien pour 9/10 des bagnoles qui regardent pas (et c’est encore plus révoltant quand tu es en haute visibilité qu’un mec te coupe la route sans un regard, rentrer dans un rond point où s’engager sur une route en regardant à droite et pas les véhicules qui viennent…) mais ça augmente caricaturalement la différence entre ceux qui te voient. Tu en as en interface qui se décalent 100m avant que tu arrives à leur niveau, tu as ceux qui servent la ligne pour t’emmerder. Globalement je dirais que le blouson jaune c’est assez reposant en interface puisque les cons se décalent longtemps avant donc tu peux prévoir pour les passer entre deux voitures sur l’autre file. Mais tu as des vicelards, rares heureusement, qui t’ont bien vu de loin et attendent pour se décaler quand tu arrives. Et ceux que j’ai vu ne font que serrer la ligne mais on m’a raconté l’histoire d’un mec qui changeait violemment de file au passage de chaque motard. Les autres automobilistes étaient choqués et klaxonnaient mais il continuait.
Heureusement ils veulent juste nous faire peur, nous emmerder mais leur jeu finira mal c’est certain, à cette loterie quelques uns de nous vont perdre.
Jérome :
je reprends le type de con cité ci-dessus, il te pousse au cul, tu changes de voie, et le mec met la gomme en ne respectant aucune limite de vitesse…sauf qu’on est en région parisienne et que le con fini 30 mètres plus loin dans les bouchons. Parfois j’en ai mal aux mains quand je fais des doigts d’honneur en repassant à côté …je sais que c’est pas bien mais c’est plus fort que moi…méa culpa. Moi aussi je suis un gentil pourtant…